La banque veut troquer des avantages sociaux liés à l’ancienneté contre d’autres plébiscités par ses salariés. Elle conduit aussi une réflexion sur le « dress code ».

Alors que le secteur bancaire se ­digitalise, s'interroge sur ses métiers d'avenir et ne peut plus promettre à ses salariés de « faire carrière », le Crédit du Nord tente de repenser ses critères d'attractivité hérités d'un autre temps. Centrés sur des récompenses à la fidélité avec notamment des systèmes de primes qui collent aux dates d'attribution de médailles d'honneur du travail à 25, 30, 35 ou 40 ans de maison, ces critères sont passés au crible. « Nous avons constaté qu'il y avait un écart entre l'importance des moyens consacrés à certains avantages sociaux et la faible perception des collaborateurs, notamment pour ceux liés à l'ancienneté. Nous avons donc confié la réflexion à certains de nos collaborateurs afin de nous suggérer les mesures dont ils avaient envie »,confirme Philippe Calmels, le directeur des ressources humaines du groupe Crédit du Nord, qui a lancé cette démarche dans le cadre d'un « pacte social » rénové, en juin 2016.

« Mesures salariales et manque d'effectifs »

Concrètement, la banque a proposé aux représentants de ses salariés de réallouer une partie de ses passifs sociaux engrangés pour faire face à des mesures liées à l'ancienneté à de nouvelles mesures sociales choisies. L'attribution de places en crèche, de nouvelles offres de prévoyance, de mutuelle ou encore des services de conciergerie sont notamment envisagés. Et d'ores et déjà, la banque a revu les conditions de crédit qu'elle offre à ses salariés pour qu'elles soient plus avantageuses.

Sur un tout autre registre, la ­banque a aussi lancé une « réflexion sur le "dress code" de ses salariés »pour qu'il soit lui aussi plus au goût du jour. Son idée ? Ouvrir la voie à des styles vestimentaires plus en adéquation avec la situation pour simplifier la vie de ses chargés de clientèle en déplacement dans une exploitation agricole ou dans une boutique en bord de mer.

Aux yeux des syndicats, ces évolutions sont de bon augure, mais ne traitent pas les questions les plus urgentes. « Nous n'avons rien a priori contre ce système, mais nous ne pouvons le qualifier de réel pacte social puisqu'il ne traite pas les piliers fondamentaux que sont les mesures salariales et le manque d'effectifs, qui entraîne la dégradation des conditions de travail. Par ailleurs, en substituant un avantage social contre un autre, on risque de traiter différemment des populations différentes au sein du groupe... »fait valoir Cédric Perennes, délégué syndical national CFDT au Crédit du Nord.