ORIENTATIONS STRATEGIQUES 2016-2017-2018

Lors du Comité d’Entreprise du 22 juin 2016, les élus ont été consultés sur les Orientations Stratégiques de la Banque Courtois 2016-2017-2018.

Pour élaborer leur analyse, les élus du Comité d’Entreprise ont sollicité l’accompagnement d’un expert, en l’occurrence SECAFI ALPHA. Sur la base du rapport établi par l'expert et des réponses apportées en séance par la Direction, nous, élus CFDT, avons rendu l'avis suivant lors du CE du 22 juillet :

 

Nous sommes consultés pour la deuxième fois sur les Orientations Stratégiques de la Banque.

Comme en 2015, les élus CFDT actent la volonté de la Banque Courtois de rattraper son retard vis-à-vis de la concurrence en matière de numérique et digital, sur 3 points :

- fiabilisation et sécurité (les élus CFDT considèrent que la fiabilisation des outils est maintenant urgente),

- digital et « Big data » (les élus CFDT considèrent qu’une utilisation prudente des données privées des clients est impérative),

- et enrichissement fonctionnel.

Dans le contexte économique actuel, la Banque Courtois annonce la stabilisation de son PNB au mieux, ainsi que la maîtrise du coût du risque et des frais généraux (globalement). Elle continue également à  afficher  son ambition à se distinguer des autres banques de détail  en matière de rentabilité du capital et de productivité des salariés.

Pour autant, depuis 2015, certains domaines demeurent insuffisamment précisés, voire n’ont jamais été annoncés,  alors qu’ils doivent, à notre sens, être intégrés en toute transparence dans les orientations stratégiques de la Banque Courtois. Ainsi :

- Concernant le déploiement du « digital » ou « numérique » : qu’il s’agisse des volets clients et/ou salariés, nous n’en connaissons toujours pas précisément le coût en terme d’investissement et de fonctionnement pour la Banque Courtois,

- Concernant le plan organisationnel et fonctionnel : la Banque Courtois, ancrée dans un modèle relationnel de proximité, continue pourtant à opérer une convergence d’organisation avec certaines banques et les précisions délivrées sur les éléments de la différenciation font reposer celle-ci, pour l’essentiel, sur les épaules des salariés (l’excellence relationnelle et l’expertise des salariés étant les 2 points de différentiation, auxquels vous ajoutez la proximité de la décision). Par ailleurs, nous attendons toujours les bilans, analyses et conclusions découlant des expérimentations que vous avez initiées et ayant légitimé vos décisions par exemple de mutualisation inter-agences ;

- Concernant le volet social  : la CFDT tient à relever qu’à la Banque Courtois la réduction des effectifs en CDI, mais aussi des EBP / EAP, va aller bien au-delà des prévisions que vous publiez puisque volontairement vous n’intégrez pas la totalité des  destructions de postes et des externalisations de compétences liée à des projets déjà programmés tels que l’externalisation hors de la Banque Courtois de la Filière Finance.

De même, les orientations stratégiques 2016-2018 pour la Banque Courtois n’intègrent à aucun moment la création unilatérale de votre « pacte social » avec une mise en œuvre progressive que vous annoncez comme devant se faire dans le cadre d’un dialogue social équilibré.

Vous nous annoncez, une démarche de remaniement par morceaux sur de nombreux accords (statut du personnel, mutuelle, etc…). Cette méthode nous inquiète. En effet, la CFDT a toujours demandé à ce que les évolutions sur les accords d’entreprise fassent l’objet d’une négociation globale afin d’aboutir, par des arbitrages, à un résultat équilibré et mieux disant, pour les salariés et l’entreprise. Or, les premiers éléments de forme de nos derniers échanges en séance de Négociations nous interpellent (choix des points à modifier à la seule main de la direction, aucun  élément d’information sur les enjeux n’est communiqué, un texte « ficelé » remis en fin de séance et à signer dans la journée)… Est-ce là la définition du « dialogue social équilibré » annoncé, si cette façon de faire devait devenir la règle ? En outre, il ne faudrait pas que ce nouveau produit étiqueté Pacte Social, déséquilibre les 4 composantes de « la rémunération globale » des salariés en sacrifiant toujours davantage les éléments fixes et variables du salaire au bénéfice des autres éléments que sont l’épargne salariale, les avantages sociaux et la couverture sociale.

- Concernant la trajectoire financière : l’absence de projection pour 2017 et 2018 sur les charges de personnel ne permet toujours pas d’apprécier l’évolution des effectifs et des frais de personnel, sans même parler du détail de ces rubriques. Pour autant, le budget 2016 acte clairement la réduction marquée de ce poste, démontrant de fait la poursuite d’arbitrages au détriment de l’emploi et de la rémunération globale des salariés. La ligne charges de personnel est donc de fait devenue la variable d’ajustement de la ligne frais généraux dont la contraction est une volonté permanente affichée de vos orientations.

- Concernant la BDES : sa forme et son contenu sont à ce jour connus. Le constat des élus CFDT est que la structure et le fonctionnement de cette BDES, décidés par la direction, ne sont pas pour l’instant de nature à nourrir pleinement les débats ni à fluidifier concrètement la communication entre partenaires sociaux ainsi que le législateur le souhaitait.

 

A l’identique de la consultation 2015, la CFDT considère que les choix stratégiques présentés à ce jour, ne semblent pas assurer, la pérennité du modèle économique de la Banque Courtois : banque relationnelle et de proximité. De plus, ces choix ont des conséquences négatives importantes  pour les salariés de la Banque Courtois du fait notamment des destructions d’emploi, de la réduction d’opportunité de carrière, de l’intensification des charges de travail, qui entraînent une dégradation significative des conditions de travail ainsi qu’une augmentation des RPS.

Pour la CFDT, la pérennité du modèle Banque Courtois nécessite un ré-ajustement des choix sur les volets emplois, carrières, fidélisation des salariés, reconnaissances collectives et individuelles des compétences et engagements.

Devant les choix mis en œuvre et annoncés, mais aussi en l’absence de certains éléments déterminants, les élus CFDT donnent un avis négatif sur les Orientations Stratégiques 2016-2017-2018 de la Banque Courtois. 

Nous précisons enfin que nous nous réservons la possibilité qui nous est offerte par le législateur de solliciter le conseil de surveillance sur certains points.

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